Pourquoi l'augmentation des AVC?

 

L'AVC ou Accident Vasculaire Cérébral est la troisième cause de décès (après l'infarctus du myocarde et le cancer). Cette pathologie touche plus de 130 000 personnes par an et entraîne 62 000 décès.

Les AVC sont à 80 % de nature ischémique (un vaisseau sanguin du cerveau se bouche) et 20 % hémorragiques (rupture d’un vaisseau sanguin du cerveau).

 

Le nombre de cas d’AVC augmente régulièrement dans le monde. En 2005, il fut de 16 millions et atteindra 23 millions en 2030. La mortalité associée à cette pathologie progresse de la même façon et est passée de 5,7 à 7,8 millions pour la même période.

Une étude épidémiologique portant sur une population de 1,3 million d’individus a montré que l’âge moyen des sujets confrontés à un AVC s’est réduit en quelques années passant de 71 à 69 ans. En outre, la proportion des AVC survenant à moins de 55 ans a augmenté de 6% entre 1993 et 2005. En fait, ce type d’accident peut survenir à n’importe quel moment de la vie (les moins de 45 ans constituent environ 10 % de l'ensemble des cas d’infarctus cérébraux). La tendance est à une augmentation du nombre de cas chez les plus jeunes. A noter que 25 % des individus retrouvent tous leurs moyens après un AVC.

L'accident vasculaire cérébral est la première cause de handicap acquis (paralysie d’un côté ou hémiplégie) et la seconde cause de démence.

 

Quelles sont les raisons conduisant à une progression des AVC notamment à caractère ischémique ?

Les vaisseaux sanguins irriguant le cerveau peuvent se retrouver bouchés à partir de 2 mécanismes :

L’athérosclérose résultant de troubles métaboliques qui entraine un rétrécissement du diamètre des vaisseaux sanguins jusqu’à oblitération,

L’embolie au cours de laquelle un caillot de sang vient obstruer un vaisseau.

 

 

Athérosclérose et AVC

 

L’athérosclérose peut conduire à un "bouchage" des vaisseaux sanguins du cerveau par un mécanisme consistant à des dépôts sur les parois internes de substances grumeleuses de couleur jaune et d'aspect graisseux.

 

La flore intestinale joue un rôle essentiel dans le processus conduisant à la formation des plaques grasses conduisant à l’athérosclérose. En effet, si les bactéries peuvent transformer des composants alimentaires naturels en substances bénéfiques, elles peuvent aussi générer des métabolites toxiques et pathogènes en plus ou moins grandes quantités selon la composition de la flore intestinale.

 

Ainsi la lécithine, que l’on retrouve aussi bien dans la viande que les œufs et qui est également largement utilisée comme émulsifiant (E322) dans l’industrie agroalimentaire est transformée dans les intestins en un composé chimique appelé triméthylamine-N-oxyde. Ce composé chimique est étroitement impliqué dans le développement de l’athérosclérose.

 

Une expérience tout à fait intéressante a été réalisée. On a donné à manger des œufs à des individus sains et il a été observé une augmentation rapide de la triméthylamine oxyde dans le sang. On a ensuite procédé sur une courte durée à la destruction de la flore intestinale au moyen d’antibiotiques à large spectre. Après quoi, on a de nouveau donné des œufs à manger et les analyses de sang ont révélé une absence totale de triméthylamine oxyde chez les individus chez qui toutes les bactéries intestinales avaient été détruites. Cette expérience avait démontré que la flore intestinale est impliquée dans le processus conduisant à l’athérosclérose.

 

 

Embolie et AVC

 

L’AVC advient également au cours de l’oblitération d’un vaisseau sanguin cérébral par un caillot de sang. En effet, un caillot de sang entrainé par le flux sanguin peut finir sa course bloqué dans un vaisseau cérébral, empêchant alors le sang de circuler librement. Ce processus pathologique est appelé embolie. La question qui vient immédiatement à l’esprit : d’où vient le caillot ?

 

Une anomalie liée au cœur peut entrainer la formation de caillots : la fibrillation atriale.

 

 

Dans certaines circonstances, le cœur est animé de contractions faibles, irrégulières et extrêmement rapides (400 à 700 à la minute). Dans cette situation, on parle de fibrillation. Le terme « atriale » précise que cette fibrillation a lieu dans l’atrium, c’est-à-dire la cavité du cœur correspondant à l’oreillette.

 

Il se trouve qu’au cours de cette anomalie cardiaque de petits caillots peuvent se former. En fait, ils résultent du ralentissement, voire de l’arrêt momentané de la circulation sanguine dans l’oreillette.

Ces petits caillots peuvent ensuite être emmenés par le flot sanguin provoquant alors dans le cerveau une embolie conduisant à un AVC.

 

Il faut savoir que la fibrillation atriale multiplie par 5 le risque d’AVC.

 

Cette arythmie ne se révèle pas toujours par le biais de signes cliniques bien apparents, car elle peut être de courte durée, mais en se répétant dans le temps. A la longue, il peut apparaître des caillots de sang.

 

Ci-dessous quelques signes pouvant être en relation avec une fibrillation atriale :

- douleur à la poitrine ou oppression

- douleur abdominale,

- fatigue,

- essoufflement,

- palpitations,

- étourdissement,

- etc.

 

Les facteurs à l’origine de la fibrillation atriale

 

S'il se trouve un certain nombre de médicaments capables de provoquer la fibrillation atriale, il en est de même d'un certain nombre de pathologies. Ainsi les maladies métaboliques telles que le diabète de type II et l’hypertension peuvent être à l’origine d’arythmies. Une autre pathologie, la migraine, peut également provoquer la fibrillation atriale. Toutefois, il n’est pas impossible que l’élément déclencheur de la migraine soit en réalité directement responsable de l’anomalie du rythme cardiaque. En effet, parmi les facteurs pouvant déclencher une migraine, il y a les amines biogènes bien connues pour induire diverses pathologies, et en particulier la fibrillation atriale.

 

D'où viennent-elles ces amines? Elles apparaissent toutes les fois où des aminoacides ont subi une décomposition notamment au cours d'un processus de fermentation. Les bactéries impliquées dans la fermentation provoquent la perte de la fonction acide de certains acides aminés. Il en est ainsi de la tyramine qui résulte de la dégradation de la tyrosine qui est un aminoacide utilisé par l’organisme pour la fabrication de la dopamine.

Or la tyramine qui est parfois impliquée dans le déclenchement de certaines migraines peut également déclencher des arythmies du type fibrillation atriale et conduire à l'AVC.

 

Conclusion : la nature de certains aliments, diverses pathologies liées ou non à l’alimentation et la surconsommation de certains médicaments expliquent l’augmentation régulière des Accidents Vasculaires Cérébraux à travers le monde.

 

 

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