Viande, régime hyperprotéiné et maladie d’Alzheimer

 

L’hormone corticotrope, ou Adréno Cortico Trophic Hormone en anglais et ACTH en abrégé, est une hormone polypeptidique principalement sécrétée par l’hypophyse qui est une glande située dans le cerveau. Cette substance, libérée dans le sang, stimule les glandes corticosurrénales, ce qui a pour effet de libérer l’hormone de stress, le cortisol. La présence de ce dernier en grandes quantités dans l’organisme peut être à l’origine de :


- la formation de vergetures,

- l’atrophie de l’hippocampe (zone mémoire du cerveau),

- l’ostéoporose,

- l'affaiblissement du système immunitaire,

- etc.

 

Pour ce qui est de la maladie d’Alzheimer, il a été montré que l’hormone ACTH varie très peu dans le sang même après stimulation. A l’opposé, le niveau cortisol sanguin des sujets atteints de neurodégénérescence du type Alzheimer est quant à lui curieusement élevé. Que faut-il en conclure ? Qu’il existe un autre mécanisme capable de provoquer la libération de l’hormone de stress ne faisant pas intervenir l’ACTH.

 

Il se trouve que l’alimentation peut effectivement être à l’origine d’une surproduction de cortisol notamment chez des sujets présentant une anomalie génétique. Cette situation peut aboutir avec le temps au développement d’un syndrome de Cushing dû à une surstimulation des glandes corticosurrénales. Le syndrome de Cushing d'origine alimentaire est associé à une hyperplasie au niveau des tissus composant les glandes surrénales, leur conférant un aspect tout à fait spécial (voir photos ci-dessous).

 

 

 

 

 

 

Photo représentant des glandes surrénales saines

(source: http://library.med.utah.edu/WebPath/ENDOHTML/ENDO001.html)

 

 

 

 

Photo représentant une glande surrénale gauche d’un sujet atteint d’un syndrome de Cushing d’origine alimentaire.

(sources : The Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism,1999, Vol.84, No.10. Food-Dependent Cushing’s Syndrome: Possible Involvement of Leptin in Cortisol Hypersecretion)

 

La particularité du syndrome de Cushing dû à l’alimentation est de passer le plus souvent inaperçu, car il n’y a pas sinon très peu de signes révélateurs et de ce fait on lui adjoint le terme « subclinique » c’est-à-dire sans symptômes apparents. Seul, le dosage du cortisol dans le sang permet généralement de mettre en évidence l’existence de cette pathologie.


A présent, quel est le point commun entre le stress et la consommation excessive de protéines au cours d’un repas ? La libération d’une importante quantité de cortisol !

 

Les repas plus riches en protéines qu’en hydrates de carbone (sucre) occasionnent chez un individu sain une libération importante de cortisol (voir aussi : "Alimentation et souvenirs"). La consommation de repas très protéinés (beaucoup de viande ou de compléments alimentaires protéinés) plusieurs fois par jour sur une assez longue période de temps peut tout à fait conduire à un syndrome de Cushing (surtout s'il y a une prédisposition) ou en révéler un de nature subclinique.

 

Les personnes atteintes de ce syndrome sont plus exposées que les autres à diverses affections. En effet, une grande quantité de cortisol dans le sang favorise la réactivation des virus de la famille Herpès et notamment le virus HSV-1 qui est à l’origine du bouton de fièvre. Pour s’en convaincre, il suffit de savoir que l’hiver la température ambiante baissant, notre organisme réagit alors en augmentant la sécrétion de cortisol et que se passe-t-il ? L’apparition d’un bouton de fièvre qui accompagne souvent un état grippal ou des rhinites hivernales.

 

Des travaux de recherche ont montré que HSV-1 est impliqué dans le développement de la maladie d’Alzheimer, plus précisément chez les sujets ayant une prédisposition génétique (ApoE4 génotype ). Il participe au dépôt de plaques séniles grâce à un enzyme appelé secretase dont il accroît la biosynthèse.

 

Au final, il y a toutes les raisons de penser que chez la plupart des amateurs de repas carnés ou hyperprotéinés, la probabilité de développer la maladie d’Alzheimer est beaucoup plus élevée et ce, aussi bien avec que sans le virus HSV-1, car le cortisol, seul, peut également favoriser le développement de cette terrible maladie.

 

Remarque: pour les personnes souhaitant maigrir sans recourir au régime hyper protéiné, il est bon de savoir que le fructose est un élément nutritionnel qui participe fortement au remplissage des cellules adipeuses. En effet, le fructose est transformé chez les individus enclins à l’obésité, en triglycérides qui s’accumulent dans les adipocytes. Quand on est en surcharge pondérale, il y a tout intérêt à consommer au cours des repas des aliments pauvres en fructose et riches en fibres ainsi que des aliments capables d’activer la thermogenèse. De cette façon l’organisme n’a pas à fabriquer des triglycérides à partir du fructose. En outre, il va par le biais de la thermogenèse induite par des aliments bien choisis et/ou par la pratique d’une activité physique, consommer le glucose en excès. Il ne lui restera plus alors que les protéines qui n’engendreront pas dans ce cas d’hypersécrétion de cortisol. Pour les matières grasses, il suffira de privilégier la consommation d’huiles riches en oméga-3 et de poissons gras. En effet, les acides gras polyinsaturés à longue chaîne ne sont pratiquement pas stockés dans les cellules adipeuses et constituent par ailleurs une protection non négligeable vis-à-vis de la maladie d’Alzheimer.

 

Pour maigrir, voir : « Aliments de la beauté » 

 

Pour prévenir ou combattre la maladie d’Alzheimer, voir : « Alzheimer Parkinson »

 

 

Références bibliographiques


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