Parkinson et les nitrates

 

Les nitrosamines sont des substances présentes dans l’alimentation, principalement les plats cuisinés industriels renfermant un agent de conservation, les nitrites.

A noter que dans l’estomac, se forment également des nitrosamines à partir des nitrites et des amines résultant de la dégradation des acides aminés se trouvant dans les plats cuisinés à la maison et conservés au réfrigérateur.

Ces nitrosamines seraient un des facteurs responsables de la genèse de la maladie de Parkinson. Cette neurodégénérescence se caractérise sur un plan biochimique par une baisse du niveau de dopamine, il en résulte alors des tremblements.

  

La L-dopa, précurseur de la dopamine, est le médicament utilisé pour réduire les tremblements. On sait que l’utilisation prolongée de ce médicament conduit à l’apparition de dyskinésies (mouvements anormaux involontaires) et progressivement à des difficultés  à se mouvoir librement. Ce phénomène résulterait d’une surstimulation des récepteurs de la dopamine de certaines cellules du système nerveux central impliquées dans l’activité motrice.

  

L’oxyde nitrique est, quant à lui, une substance pouvant être fabriquée dans l'organisme, possédant de nombreuses propriétés biologiques, principalement la vasodilatation.

Dans certaines circonstances, il arrive que l’oxyde nitrique joue les perturbateurs au niveau de la neurotransmission, et notamment celle impliquant la dopamine. Chez l’animal, des chercheurs ont observé que ce composé chimique favorise l’apparition des dyskinésies induites par la L-dopa et semble en outre accroître leur gravité. Cet effet sur la maladie de Parkinson serait en partie dépendant de la teneur en oxyde nitrique dans le sang du malade. Il faut savoir que, si l’organisme est capable de fabriquer de l’oxyde nitrique à partir d’un acide aminé, l’alimentation, par l’intermédiaire des légumes, apporte de façon régulière des quantités variables d’oxydes nitriques provenant des engrais utilisés en agriculture.

  

Que sait-on actuellement, notamment pour les personnes âgées, des oxydes nitriques absorbés au cours de l’ingestion d’aliments contenant des nitrates?

 

Le tableau ci-dessous montre l’évolution dans le temps du niveau de nitrates et de nitrites* dans le sang de sujets âgés après un petit-déjeuner composé d’aliments renfermant des nitrates.

 

 

temps écoulé après ingestion des aliments

(h)

0

0,5

1

2

3

 

niveau de nitrates (mmole)

 

50

400

530

600

700

 

niveau de nitrites

(nmole)

 

100

410

600

600

625

 

 

 

Publication scientifique à l’origine du tableau:

Nitric Oxide. 2011 Jan 1; 24(1): 34–42.

Acute effect of a high nitrate diet on brain perfusion in older adults.”

 

* les nitrates, arrivés dans l’organisme, sont rapidement métabolisés en nitrites. Ces derniers peuvent à leur tour être transformés en oxyde nitrique, en peroxynitrites ou sinon être tout simplement éliminés par les reins.

 

 

Après examen du tableau, il n’est pas très difficile d’imaginer les conséquences de la présence au sein de l'organisme des nitrates et nitrites apportés par les aliments. Il faudrait être bien naïf pour croire qu’ils ne jouent aucun rôle dans l’évolution de la maladie de Parkinson et d’autres pathologies.

Par conséquent, chez un individu atteint d’une maladie neurodégénérative, il convient de réduire la consommation d’aliments riches en nitrates. Ceci dit, cela ne suffira pas pour arrêter la progression de la maladie de Parkinson parce que l'effet négatif de la levodopa va malgré tout  se poursuivre. On peut toutefois recourir à l’alimentation fonctionnelle.

 

 

Alimentation fonctionnelle et Parkinson

 

 L’alimentation fonctionnelle peut être utile pour prévenir la dégénérescence de certaines cellules impliquées dans la maladie de Parkinson et pour agir sur les mécanismes conduisant à l’aggravation de cette pathologie (ralentir la vitesse d'élimination de la dopamine par exemple). Elle peut également freiner les effets néfastes sur le long terme du traitement à la levodopa.

 

article à voir: " De l'engrais pour Alzheimer"

 

Pour combattre la maladie de Parkinson avec l’alimentation fonctionnelle :

« Alzheimer Parkinson » ; éditions Grancher.

 

 

Références bibliographiques

 

Rev Neurol (Paris). 2000 Mar;156(3):224-35.

Development of dyskinesias induced by treatment for Parkinson's disease: potential role of first exposure to L-DOPA (or phenomenon of priming).

 

FEBS J. 2008 Apr;275(7):1392-9.

Parkinson's disease: levodopa-induced dyskinesia and signal transduction.

 

Curr Pharm Des. 2011;17(5):471-88.

Role of nitric oxide in motor control: implications for Parkinson's disease pathophysiology and treatment.

 

Neuroscience. 2009 Mar 31;159(3):927-35.

Nitric oxide synthase inhibition attenuates L-DOPA-induced dyskinesias in a rodent model of Parkinson's disease.

 

Front Biosci. 2003 May 1;8:a139-42.

Modifications of tyrosine and catecholamines by peroxynitrite, nitrite and nitrate.

 

Neuroreport. 1995 Aug 21;6(12):1642-4.

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Acta Neurol Scand. 1996 Feb-Mar;93(2-3):123-6.

Cerebrospinal fluid nitrate levels in patients with Parkinson's disease.

 

Proc Natl Acad Sci U S A. 2009 Mar 24;106(12):4900-5.

S-nitrosylation of XIAP compromises neuronal survival in Parkinson's disease.

 

Free Radic Res. 2011 Jan;45(1):53-8.

Nitrosylation and nitration of mitochondrial complex I in Parkinson's disease.

 

Biochim Biophys Acta. 1999 May 5;1411(2-3):351-69.

Nitric oxide and mitochondrial respiration.

 

Biochim Biophys Acta. 2004 Jul 23;1658(1-2):44-9.

Inhibition of mitochondrial respiratory complex I by nitric oxide, peroxynitrite and S-nitrosothiols.