Le cancer, une énigmatique pathologie?

 

Peut-être pas tant que ça !

 

" Un cancer (ou tumeur maligne) est une maladie caractérisée par une prolifération cellulaire (tumeur) anormalement importante au sein d'un tissu normal de l'organisme, de telle manière que la survie de ce dernier est menacée. Ces cellules dérivent toutes d'un même clone, cellule initiatrice du cancer qui a acquis certaines caractéristiques lui permettant de se diviser indéfiniment. Au cours de l'évolution de la maladie, certaines cellules peuvent migrer de leur lieu de production et former des métastases." (extrait du site "Wikipédia")

 

Le nombre de cas de cancer progresse lentement, mais inexorablement passant ainsi chez l'homme de 278 cas pour 100000 en 1980 à 382 en 2010 soit une augmentation de 37 % et chez la femme de 176 pour 100000 à 267 soit 52 % d'augmentation pour la même période. Actuellement le nombre de nouveaux cas de cancer est de plus de 350000 par an et le nombre de décés associé à cette pathologie est d'environ 150000 soit plus de 400 morts par jour. En fait, le cancer touche principalement les personnes de 50 ans et plus, mais pourquoi en est-il ainsi ?

 

 Des pathologies spécifiques liées à l'âge apparaissent chez un individu vieillissant. Il en est ainsi de l'arthrite et de l'arthrose qui engendrent des douleurs articulaires et vertébrales. On observe également parmi les affections liées à l'âge celles en relation avec des troubles métaboliques comme le diabète ou l'hypertension. Pour toutes ces affections existe un état inflammatoire chronique sous-jacent se traduisant notamment par la présence de protéines spécifiques telles que le facteur de nécrose tumorale aussi appelé TNF-alpha. Ce dernier engendre toute une cascade de réaction biomoléculaire qui se termine par des dommages au niveau de l'ADN de certaines cellules spécialisées.

 

 

 

Inflammation et cancer

 

Il se trouve qu'un certain nombre de cellules cancéreuses provenant de différents tissus se développent plus facilement dans un environnement où règne de façon permanente un état inflammatoire. Un niveau élevé de TNF-alpha qui est très souvent associé à un état inflammatoire favorise la formation, au niveau des cellules tumorales en développement,  de nouveaux vaisseaux sanguins qui apportent à ces cellules l'oxygène et les éléments nutritifs nécessaires à leur croissance.

 

 

 

Faut-il que le niveau d'inflammation soit très élevé comme cela est le cas chez les personnes souffrant de polyarthrites rhumatoïdes? Non !

 

Ainsi les individus souffrant d'hypertension ou en excès de poids présentent un état inflammatoire relativement bas mais permanent et cela peut suffire à mettre en route la cancérisation. Cette chronicité de l'inflammation est l'élément qui prédispose un individu au cancer.

 

 

 

A noter également que certaines cellules cancéreuses sont fortement stimulées par un environnement à caractère inflammatoire et donnent alors un cancer agressif (cancer de la prostate ou du sein). Cette agressivité se traduit par une croissance très rapide de la tumeur avec l'apparition de métastases le plus souvent.

 

 

 

 

Le cancer est-il Yin ou Yang?

 

En médecine chinoise traditionnelle, il existe une énergie vitale appelée qi ( tchi ) et 2 états de l'homme dans son environnement présentant une complémentarité : le Yin et le Yang.

 

En fait, le Yin et le Yang sont souvent utilisés en médecine chinoise traditionnelle au cours de l'étude d'une pathologie aussi bien pour décrire les symptômes cliniques observés que pour choisir la tactique thérapeutique visant à rétablir la santé.

 

Dans le cadre d'une pathologie donnée, il peut y avoir un excès de yin ou un excès de yang ou au contraire un déficit de yin ou un déficit de yang.

Quand l'un est en excès, l'autre est en défaut puisqu'ils sont complémentaires. Un excès ou un déficit de yin ou de yang permet ainsi d'évaluer le niveau de la maladie et de suivre son évolution dans le temps, avec ou sans traitement.

 

Il se trouve que les individus atteints d'un cancer présentent généralement un déficit de yin. En effet comme il existe un processus inflammatoire sous-jacent qui produit un excès de yang, l'individu atteint d'un cancer a donc un déficit de yin, mais ce n'est pas tout. On peut également observer un dysfonctionnement du système nerveux autonome.

 

 

Cancer, inflammation et SNA


Le système nerveux autonome ou SNA est composé du système nerveux sympathique (accélére le coeur) et du système nerveux parasympathique (ralentit le coeur). La variabilité du rythme cardiaque est la variation du temps qui s'écoule entre 2 battements cardiaques consécutifs et qui n'est pas toujours la même. Chez une personne atteinte d'un cancer, à une variabilité du rythme cardiaque choatique (fig.1 ci-dessous) est associée une plus grande fatigabilité. En fait, le système nerveux autonome qui est lié aux anomalies de la variabilité du rythme cardiaque est perturbé du fait de la présence d'un état inflammatoire permanent dans l'organisme. Une diminution du niveau d'inflammation et le rétablissement d'une variabilité du rythme cardiaque cohérente (fig.2) entraine chez un individu atteint d'un cancer incurable une plus grande espérance de vie. En effet, l'inflammation et le système nerveux sont impliqués dans la progression de la tumeur ainsi que la vitesse d'apparition des métastases pour certains cancers parmi lesquels le cancer du sein et de la prostate.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

fig.1 Variabilité de la fréquence cardiaque "chaotique"

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

fig.2  Variabilité de la fréquence cardiaque cohérente

 

Conclusion

 

Pour prévenir le cancer, il faut réduire tout état inflammatoire qui perdure dans l'organisme, et ce, sans recourir aux anti-inflammatoires du type AINS qui favorisent la pénétration dans le sang, à partir des intestins, de substances biologiques provenant des bactéries. Ces substances, une fois passées dans le sang, provoquent la libération de protéines inflammatoires telles que le TNF-alpha.

Il se trouve qu'avec le vieillissement, des douleurs articulaires et des troubles métaboliques (excès de poids, hypertension, diabète, etc.) "s'installent" dûs à la présence et de manière permanente de substances inflammatoires dans le sang et qui prédisposent alors au cancer. Quand le cancer est là, il faut savoir que la tumeur est elle-même souvent le siège d'un processus inflammatoire qui évolue en s'aggravant si le traitement utilisé pour la détruire se révèle inefficace !

 

 

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